
Le Burkina Faso et la République Arabe d’Egypte entretiennent des relations diplomatiques depuis plusieurs décennies. Notre ambassade au Caire a été officiellement ouverte en 1976. Depuis cette époque, les relations d’amitié et de coopération n’ont cessé d’évoluer.
En 1995, les deux pays ont signé un protocole d’Accord instituant une Commission mixte de coopération entre les deux gouvernements. Celle-ci tient ses sessions au moins une fois tous les deux ans alternativement dans l’un et l’autre pays à une date fixée de commun accord. A nos jours, seules trois sessions ont pu se tenir en 2004 au Caire, en 2010 à Ouagadougou et en 2024 au Caire.
L’excellente qualité de ces relations bilatérales s’est également traduite entre autres par les visites des plus hautes Autorités du Burkina Faso au Caire, notamment en 1995 et 1997 (Blaise COMPAORE), en 2017 (Roch Marc Christian KABORE) et en 2016 (Alassane Bala SAKANDE, alors Président de l’Assemblée nationale).
Aussi, le ministre des Affaires étrangères, de l’émigration et des Affaires des Égyptiens à l’étranger a effectué un appel téléphonique avec le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso (leurs excellences messieurs Dr Badr ABDELATTY et Karmokho Jean-Marie TRAORE) ont eu, le 08 août 2024, une conversation téléphonique autour des perspectives de la coopération ainsi que des questions d’intérêt commun.
La République Arabe d’Egypte est un partenaire important pour le Burkina Faso dans divers domaines de développement. Depuis plusieurs années, l’Egypte offre des opportunités de formation dans les domaines suivants : la diplomatie, l’éducation, la justice, l’agriculture, l’élevage, la santé, la communication, la promotion de l’entreprenariat féminin, la sécurité et la défense, etc.
Depuis le départ de Son Excellence Monsieur Alassane MONE, Ambassadeur du Burkina Faso en République Arabe d’Egypte de janvier 2018 à décembre 2022, Madame Adissa GUISSOU, Deuxième Conseiller assure l’intérim de l’Ambassade. Son Excellence Monsieur Sherif Abdel Kader Abdel Latif NADA, est le nouvel Ambassadeur de l’Egypte au Burkina Faso depuis décembre 2023.
La coopération économique et commerciale reste un domaine important à dynamiser entre les deux pays au regard des immenses potentialités d’investissement à explorer de part et d’autre. Il convient de saluer la participation effective d’opérateurs économiques égyptiens aux foires commerciales et expositions de produits burkinabè, l’installation de sociétés égyptiennes au Burkina Faso, à savoir, la Société d’électricité EL SWEDI,
Les Autorités respectives des deux pays ont traduit la volonté de développer cette coopération, notamment à travers la promotion de petites et moyennes entreprises au Burkina Faso. L’Egypte a, du reste, manifesté son intérêt d’accompagner les efforts du Gouvernement dans le développement du textile et des industries alimentaires.
Le Burkina Faso a promis d’étudier le projet de Mémorandum de coopération sur les questions douanières qui lui a été soumis par l’Egypte.
Les deux pays entretiennent de bonnes relations de coopération dans le domaine de l’agriculture. La République Arabe d’Egypte accompagne le Burkina Faso en matière de renforcement des capacités techniques des professionnels du domaine. Entre 15 et 20 Burkinabè bénéficient chaque année d’une bourse pour un stage de formation dans le domaine agricole offerte par le Gouvernement égyptien.
Les Autorités respectives se sont engagées à renforcer les relations de coopération dans ce domaine. En témoignent les propositions de mémorandums d’entente dans ce volet. Le Burkina Faso souhaite étudier le projet de Mémorandum d’entente relatif à la coopération agricole et le projet de Mémorandum d’entente dans le domaine de la quarantaine des produits, proposés par le Ministère de l’Agriculture.
En ce qui concerne le Mémorandum d’entente sur l’établissement d’une ferme modèle, les politiques et stratégies nationales agricoles burkinabè ne prévoient pas la création de fermes publiques.
Dans le domaine de la santé, la coopération entre les deux pays s’est traduite par la proposition d’un accord de coopération soumise, ainsi qu’une fiche technique de projet d’assistance médicale par la mise à disposition d’experts et un CD sur les appels d’offres des produits pharmaceutiques.
Par ailleurs, le Burkina Faso se réjouit de la tenue effective des caravanes médicales organisées par l’Egypte qui ont permis d’accompagner le personnel de santé burkinabè. La dernière caravane médico-chirurgicale a séjourné au Burkina Faso, du 07 au 19 février 2018. Elle a permis d’offrir gratuitement des soins à de nombreux malades au Centre Hospitalier régional de Koudougou. On note en outre des dons de kits de santé organisés en 2020 et 2021 par l’Egypte au profit du Burkina Faso dans le cadre de la lutte contre la COVID-19.
Aussi, les Autorités burkinabè saluent la volonté manifestée par des Sociétés pharmaceutiques égyptiennes d’investir au Burkina Faso. L’Egypte a exprimé son souhait d’établir avec le Burkina Faso un cadre d’échanges d’experts pour le développement des ressources humaines.
Par ailleurs, dans le but de dynamiser cette coopération, l’Ambassadeur El KHOULI a, à l’occasion de la remise des copies figurées de ses lettres de créance, déclaré que son pays entend travailler avec les autorités burkinabè à l’établissement d’un hôpital égypto-burkinabè au Burkina Faso. Selon lui, cette unité sanitaire sera implantée dans un centre de santé burkinabè, rénové et équipé par l’Egypte.
Le culte fait l’objet d’une excellente coopération entre les deux pays depuis des décennies. De nombreux Burkinabè ont de par le passé voyagé en Egypte pour étudier la religion. La plus grande et ancienne université islamique du monde qu’abrite l’Egypte, l’Université d’Al Azhar, offre depuis plus de 700 ans des enseignements sur la religion musulmane. Aujourd’hui encore, l’Université accueille près de cinq cent (500) étudiants burkinabè.
Dans le cadre de la coopération, outre les dizaines de bourses d’études octroyées chaque année au Burkina Faso pour des études islamiques à l’Université d’Al Azhar, l’Egypte déploie, à la demande des autorités islamiques burkinabè, des instructeurs dans plusieurs localités du pays. Leurs principales destinations sont les régions du Nord, du centre-nord, des Hauts Bassins.
Les bourses octroyées couvrent, au-delà du logement, de la documentation mise à la disposition, les frais d’études et une somme équivalant à environ 35 000 francs CFA par mois comme frais de subsistance.
Des perspectives sont ouvertes pour un renforcement de cette coopération. D’ores et déjà, l’Egypte a émis le souhait de créer, un centre d’enseignement de la langue arabe sur le territoire burkinabè, et d’augmenter l’offre de formations des imams pour lutter contre l’extrémisme religieux.
La coopération dans le domaine de l’enseignement et de la recherche scientifique entre nos deux pays est satisfaisante quand bien même les deux gouvernements travaillent à la renforcer davantage. Comme décrit plus haut, l’Egypte offre chaque année des opportunités de bourses d’études à de nombreux jeunes burkinabè qui sont accueillis dans les grandes universités égyptiennes.
Les universités d’Alexandrie et du Caire reçoivent des étudiants burkinabè qui évoluent dans des domaines variés comme la santé publique internationale, le développement et l’environnement, le management des projets, etc.
Les deux pays ont marqué leur disponibilité à œuvrer au renforcement de la coopération entre les universités et les instituts de formation et de recherche des deux pays, par l’élaboration et la signature d’un accord sectoriel de coopération technique, scientifique et de recherche dans ce domaine.
En outre, ils ont manifesté leur volonté à coopérer en vue de la création d’un centre de formation technique et professionnelle à vocation régionale et internationale et de parvenir à une convergence de vue sur la question de l’équivalence des diplômes.
Les deux pays se sont engagés résolument à renforcer le partenariat dans ce domaine. Le Burkina Faso a accueilli des experts égyptiens qui apportent leur expertise dans le domaine de la télécommunication et de l’énergie. A titre d’illustration, la Société égyptienne d’électricité EL SWEDI implante une représentation au Burkina Faso.
Aussi, en octobre 2021, une délégation de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) s’est rendue au Caire pour mener des négociations sur des installations photovoltaïques au Burkina Faso. En plus, deux projets d’accord en la matière sont en cours de négociation entre les ministères burkinabè et égyptien en charge de l’énergie.
Dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux pays, il y a eu la signature de deux accords dans le domaine de la culture et celui des médias. Les deux pays s’encouragent à participer aux manifestations et cérémonies culturelles organisées dans l’un ou l’autre pays.
Cela se traduit par la participation régulière de l’Etat égyptien et des professionnels du domaine de la culture égyptienne aux grands événements culturels organisés par le Burkina Faso, notamment le FESPACO, le SIAO, la Foire internationale du Livre de Ouagadougou (FILO), etc.
Les deux pays se félicitent des récentes négociations aéronautiques qui ont permis la conclusion et le paraphe d’un accord bilatéral de transport aérien et les annexes suivants : les routes et le code-sharing. En novembre 2017, les négociations entre les deux parties ont abouti à la signature au Caire d’un mémorandum d’entente pour la desserte de la compagnie Egypt Air au Burkina Faso.
En 2021, la compagnie égyptienne Air Cairo qui existe depuis 30 ans, a exprimé son souhait de desservir la ligne Le Caire-Ouagadougou-Dakar. Ladite compagnie a commencé depuis décembre 2023 la liaison entre Le Caire et Ouagadougou avec un vol par semaine.
Les deux pays ont salué les efforts déployés pour le renforcement du partenariat entre les villes burkinabè et égyptienne permettant ainsi les échanges d’expériences dans les domaines de compétences communes aux villes notamment le transport urbain, l’assainissement, la construction de fosses d’évacuation d’eaux usées, l’environnement, les espaces verts, la santé, l’hygiène publique, la gestion des déchets, etc.
Par ailleurs, ils se sont engagés à rapprocher davantage leurs points de vue en vue de la signature d’accords entre les villes de Ouagadougou et du Caire d’une part, entre les villes de Bobo Dioulasso et du Caire d’autre part et enfin entre Bobo Dioulasso et Alexandrie.
Dans le cadre de la coopération militaire, le Gouvernement de la République Arabe d’Egypte met à la disposition du Burkina Faso des stages de formation au profit des personnels des forces de défense et de sécurité.
Entre 2018 et 2021, les estimations donnent plus de trois cents (300) bénéficiaires de ces stages de formation. Les bénéficiaires comprenant le personnel militaire (officiers et sous-officiers) et du personnel de sécurité (gendarmes et agents de police). La durée de la formation peut s’étendre jusqu’à deux mois. Les thématiques étudiées au cours des formations sont diverses et contribuent au renforcement des compétences des bénéficiaires sur le terrain. Il s’agit, entre autres, de la protection des VIP et la sécurisation des installations vitales, la détection et la manipulation d’engins explosifs improvisés et le déminage, la lutte contre le terrorisme, le contrôle et la surveillance des frontières (sécurisation des aéroports et points d’accès de l’Etat), la lutte contre la traite des personnes et la migration clandestine.
Les deux pays se sont engagés à renforcer leur coopération par la signature d’un accord qui sera soumis par le Burkina Faso. Dans cette perspective, une équipe d’experts égyptiens a séjourné au Burkina Faso du 02 au 05 octobre 2021 en vue d’examiner la situation et de faire des propositions dans le domaine de la formation. C’est ainsi qu’il est prévu dans les prochains mois, l’organisation des sessions de formations au profit des forces armées burkinabè aussi bien en Egypte qu’au Burkina Faso (Pô).
